Balade en sol mineur aux riches variations historiques composée par Colette, Pascale et Alain
Nous nous retrouvons sur le site d’une ancienne centrale thermique d’Albi (parking Pélissier) et départ de la Voie Verte qui emprunte le tracé des voies ferrées minières ayant contribué à l’exploitation de charbon dans une zone allant d’Albi à Carmaux.
Après avoir dégusté une excellente navette albigeoise accompagnée d’un café et thé, Alain nous confie quelques clés de compréhension du site « Pélissier ». 11hectares de terrain industriel consacré à l’exploitation du charbon de Cagnac-les-Mines sur près de cent ans d’histoire. En 1883 Émile Grand, ingénieur des mines de Carmaux, fait un sondage au lieu dit « Camp-Grand » et la première couche de houille (dénommée Henriette) est exploitée en juin 1889. Tout le charbon extrait sera acheminé vers Pélissier par un petit train qui descend vers Albi (chemin emprunté par les marcheurs) ou il sera préparé, criblé, lavé, étape nécessaire à la transformation et l’exportation de la houille. Après la crise économique de 1925, chute de la production… et les installations de Pélissier cessent de fonctionner en 1958. De 1894 à 1958 3 locomotives à vapeur vont tracter alternativement voitures de mineurs et wagons de matériel et de houille.
En 1969 une centrale thermique s’installera sur la zone sous l’impulsion du Président G. Pompidou. Cette centrale est fermée en 2006. Aujourd’hui c’est une centrale photovoltaïque.
C’est le tracé de cette ancienne voie ferrée qu’emprunte aujourd’hui le GR 36.
Chemin faisant, nous pouvons observer quelques vestiges de l’activité économique du site avant d’arriver à la chapelle Saint-Dalmaze où nous attendent Claudie (qui a exceptionnellement tiré le rideau de la bibliothèque de Cagnac-les-Mines pour nous accueillir) et Christine. Saint Dalmaze était un évêque de Rodez qui bénissait les troupeaux. En 1269 une première église à été construite dans le domaine seigneurial des Dupuy (famille descendante des Croisés). Dans la deuxième moitié du 15e siècle elle fut reconstruite avec les fresques de la passion du Christ que l’on peut voir aujourd’hui.
Une frise de coquille Saint Jacques peut se voir car on pense que cette chapelle se trouvait sur un des multiples chemins secondaires menant à Compostelle.
La route nous conduit ensuite vers la cité des Homps à Cagnac-les-Mines. Nous y retrouvons Claudie qui nous retrace avec beaucoup de respect et d’émotion les conditions d’accueil et de vie des mineurs et de leurs familles dans ce lieu d’habitat collectif. La cité a été construite à partir de 1921 sur des terres agricoles acquises par la Société des Mines d’Albi (SMA). Les logements qui s’alignent, accolés les uns aux autres sur une longue file, étaient à l’origine destinés à l’accueil des mineurs polonais émigrés. 118 logements ont été édifiés en 1921, chiffre porté à 408 logements en 1939. Nous y visitons la « maison du Polonais » où un petit escalier extérieur mène à la pièce principale dotée d’un fourneau à charbon en fonte, deux chambres complétant l’ensemble. Claudie y présente des pièces de broderie réalisées par la communauté polonaise ainsi que quelques photos des arrivants dont les familles sont toujours installées à Cagnac. Chaque logement est assorti d’un jardin potager et d’agrément qui permet de fournir légumes et fruits aux familles. Une cabane extérieure est dotée d’une partie sanitaire, l’autre partie abritant à l’occasion quelques lapins, voire un cochon ! C’est sur le bord du lac des Homps que nous pique-niquons dans un cadre paisible et agréable.
Cette pause nous remet totalement en jambes pour une immersion au cœur de l’histoire du charbon avec une remarquable scénographie, appuyée par des technologies numériques, réalisée par le Musée-Mine de Cagnac. Équipés de casques nous traversons la salle des machines puis la lampisterie pour descendre en cage vers les 300 mètres de galeries souterraines. L’ambiance particulière qui y règne témoigne des conditions de travail des mineurs et accompagne notre compréhension des défis techniques, économiques et sociaux de l’industrie minière.
Retour par le Chemin de Drignac en passant non loin de la « petite cathédrale » Notre-Dame de la Drèche construite par Baudin Legendre au 19e siècle. Lieu où se perpétue la bénédiction des animaux.
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